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Daftworld

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Bienvenue sur le blog du plus grand fan Officiel de DAFT PUNK !!!


Pedro Winter, le troisième homme de Daft Punk

Publié par daftworld sur 21 Novembre 2014, 18:22pm

 

A l’occasion du numéro des Inrocks consacré au film Eden de Mia Hansen-Løve, retour sur Pedro Winter. Celui qui fut manager de Daft Punk pendant plus de 10 ans, raconte cette épopée dont il expose toujours les reliques dans les bureaux de son label Ed Banger.

Le très branchouille magazine anglais I-D avait osé la comparaison entre Pedro Winter, ex-manager de Daft Punk, et Andrew Loog Oldham, légendaire homme de confiance des Rolling Stones. Plutôt bien vu, car il est presque impossible aujourd’hui d’évoquer Daft Punk sans passer par Pedro Winter comme il était impensable, à la grande époque des Stones, de ne pas citer le nom d’Oldham tellement l’histoire de ce type était liée à celle du groupe de Mick Jagger.

Ed Banger, un label défricheur

Pedro Winter, c’est un grand type de 38 ans, avec une vraie bonne tête de lapin cool et des cheveux longs, qui vous accueille entre deux coups de téléphone portable dans les bureaux parisiens d’Ed Banger Records, son label, sur lequel on retrouve notamment Justice, Uffie, Feadz ou encore SebastiAn. L’entrée des locaux d’Ed Banger ressemble étrangement à celle des mythiques studios Sun de Memphis, ceux où Elvis et Johnny Cash firent leurs grands débuts, sous la houlette de Sam Phillips, un autre grand bonhomme de l’ombre qui mit son histoire au service d’artistes de gros calibre. Aux murs ou sur les étagères, à côté des dernières sorties Ed Banger, des tonnes de reliques de l’épopée Daft Punk : des disques d’or, des petits robots en plastique ou des affiches ultra-collector qui pourraient faire exploser les enchères sur eBay. En exposition encore, des baskets, un skate, une photo vintage de Slick Rick et des flyers d’époque qui prouvent que, pour celui qui se fait aussi appeler Busy P, il y a bien eu un avant et qu’il y a aussi un après, une vie en dehors de l’aventure Daft.

Hip-hop, skate et street culture

C’est dans le bar qui jouxte les locaux d’Ed Banger que Pedro Winter commence pudiquement son histoire. Parents séparés. Il vit avec sa mère, à Paris. “Ma mère était directrice des relations publiques de RTL, je baignais dans les avant-premières, j’allais voir Johnny Hallyday à Bercy.” Son père bosse pour l’ambassade du Canada, et avec son frère Thomas, ils voyagent aux quatre coins du monde : Canada donc, mais aussi beaucoup Pérou et Venezuela. C’est du Venezuela que Pedro Winter, qui s’appelle en vrai Pierre Winter, ramènera son nouveau prénom. Lors de ces voyages où il retrouve son frère, de quatre ans son aîné, le jeune Pedro découvre la musique : “Kraftwerk, Led Zep, et aussi Pink Floyd. Another Brick in the Wall, c’est ma madeleine.” Au Canada, il prend de l’avance devant les premières images de MTV et découvre le hip-hop, la street culture, le skate. “Le premier disque que j’ai acheté, c’était Run-DMC, en 1989.” Le skate devient un des fondamentaux de son adolescence. “C’est un truc qui m’a beaucoup appris. On est tous égaux devant une rampe. Le skate, ça t’enseigne aussi la tolérance : on écoutait aussi bien du rap que Fugazi ou Bad Religion. Et puis c’est un truc qui m’a permis de gagner du temps : quand on lisait les magazines américains de skate, on prenait de l’avance sur tout, la musique, les fringues…”

Le petit prince de la nuit

En 1992, c’est la découverte des raves à Paris, porte de la Chapelle. “On est arrivés là-bas en skate avec des potes. C’était une des premières à l’époque. Ça a changé pas mal de trucs pour moi.” Dans la foulée des raves, c’est la découverte des clubs. “Le Rex, avec Laurent Garnier le jeudi, les soirées Wake-Up. Et au fur et à mesure, la communauté gay, le Queen, le Folie’s Pigalle. Je sortais tous les week-ends et, à un moment, au Folie’s, à force d’être là, un mec me propose de prendre un jeudi toutes les deux semaines. Ma soirée s’est appelée Hype, c’était en 1995.” Quand on ne le trouve pas en soirée, c’est chez les disquaires qu’on croise Pedro Winter. Et surtout que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo le croisent : “J’allais chez Rough Trade, chez BPM. Thomas et Guy-Man, je les rencontre chez Rough Trade et chez Street Sound, un magasin que Gildas de Kitsuné avait ouvert près des Halles mais qui n’a pas duré longtemps.” Inscrit en fac de droit, “avec déjà l’idée de défendre les artistes”, Pedro Winter devient à 18 ans “un petit prince de la nuit”. “Je faisais mes soirées au Folie’s, et là les Guetta m’ont proposé des soirées au Fumoir où j’ai fait venir tout le monde : Daft Punk, DJ Deep, Dimitri from Paris et aussi DJ Cam et Philippe Zdar qui commençaient à mettre du hip-hop, ce qui agaçait Guetta.” Puis ce sont les soirées Respect qui lui tendent les bras. “Arrive l’été, je vois avec les mecs du Queen pour les soirées Respect auxquelles je devais participer – ça se passe bien. Et le lendemain je déjeune avec Thomas Bangalter, qui me dit que Daft Punk prépare un album et qu’ils vont avoir besoin d’un troisième mec, d’un bras droit, pour parler aux gens. J’ai pris ma décision en sept minutes, sans avoir entendu le disque. J’ai tout plaqué : les soirées, la fac de droit.” L’épopée Daft Punk

Les trois, tous âgés de 20 ans, découvrent le métier sur le tas. Pedro Winter, lui, gère les comptes, la promo, une partie de l’artistique aussi : “Quand j’ai appris que Spike Jonze était à Paris, c’est moi qui ai poussé pour qu’il fasse le clip de Da Funk. Je connaissais son boulot grâce à ma culture skate.” Malgré tout ce qu’il apporte alors au groupe, il parle sans prétention de son travail. “Je préfère être humble et rester à ma place. Evidemment, j’ai ma part de responsabilité, mais les Daft savaient très bien ce qu’ils voulaient. Alors peut-être que je conduisais le bus, mais j’étais en auto-école, Thomas et Guy-Man tenaient le volant !” Fidèle parmi les fidèles, il épaulera le groupe sur chacun de ses projets depuis Homework pendant plus de dix ans. Aujourd’hui, cet héritage Daft Punk apparaît toujours en mouvement. Pedro Winter l’a fait fructifier via son label. Son tout premier maxi sous le nom de Busy P, Rainbow Man, est un chouette morceau qui évoque immédiatement les Daft de Human After All. Il est surtout fier de son rôle de passeur : “Je reçois 200 à 300 messages de mecs quotidiennement qui me demandent d’écouter leurs trucs. Je ne peux pas tout écouter, mais je fais mon maximum. Ce que je dis à ces kids, c’est faites votre truc, c’est vous qui avez les cartes en main aujourd’hui. Et si je kiffe, je vous aiderai.”

>> Retrouvez notre magazine consacré à Eden, le film de la génération Daft Punk en kiosque et dans notre boutique en ligne.

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