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Bienvenue sur le blog du plus grand fan Officiel de DAFT PUNK !!!


Les musiciens s'entre-invitent pour élargir leur public

Publié par daftworld sur 30 Avril 2017, 09:25am

Les musiciens s'entre-invitent pour élargir leur public

Les morceaux avec plusieurs artistes trustent les Top 50.
La pratique permet d'additionner des publics parfois très différents.

« Feat... ». Ce petit mot signifiant « featuring » (« avec la présence de... », en anglais) fleurit de plus en plus souvent sur les morceaux de musique trustant, dans le monde entier, les premières places des Top 50. « Luis Fonsi feat. Daddy Yankee », « Jax Jones feat. Raye »... ils représentent près d'un single sur deux au classement de la semaine du 21 avril en France, selon le SNEP. De même, les derniers albums des stars du rap ou du R&B, comme Kendrick Lamar, sont comme la « maison bleue » dans la chanson de Maxime Leforestier : « Ceux qui vivent là ont jeté la clef ». Autrement dit, les invités sont les bienvenus et plus on est de fous, plus on rit.

Bien sûr, comme l'explique Pascal Nègre, manager chez #NP, « cette vogue est liée au succès de deux esthétiques, le hip-hop et la musique électronique, qui pratiquent le featuring par essence ». Ainsi, les carrières rap se pratiquent de plus en plus en solo mais les artistes font souvent partie de collectifs et s'entre-invitent sur leurs disques. De même dans l'électro, les DJs sont producteurs mais pas interprètes. « Le plus grand pourvoyeur de featurings dans le monde s'appelle David Guetta », souligne Thierry Chassagne, président de Warner Music France.

Mais ce qui favorise de telles collaborations, c'est aussi le boom du streaming. Sur Spotify, Deezer, Apple Music et autres, les morceaux se consomment (sont « streamés ») indépendamment les uns des autres et sont directement monétisés. Un fan de Daft Punk n'ira peut-être pas jusqu'à acheter tout un album de The Weeknd mais écoutera volontiers les chansons « Starboy » ou « I Feel It Coming » à volonté, sur lesquelles ils ont collaboré.

Si elle est liée à des esthétiques, la pratique n'est pas dénuée d'arrière- pensées commerciales. « Cela permet de toucher un public plus large. C'est l'addition de deux mondes musicaux et deux "fan bases". Même s'il faut, pour que cela fonctionne, qu'il y ait une entente artistique », souligne Sébastien Duclos, directeur du label Play On. Lorsque le rappeur Kendrick Lamar invite le groupe de pop U2, chacun d'eux, provenant d'univers musicaux bien distincts, ne peut ignorer qu'il s'ouvre ainsi à des publics différents. Rien de mieux également qu'un featuring pour offrir une exposition à un talent en devenir, mais au buzz encore limité. Un artiste connu offrira un strapontin à des amis, par exemple de sa ville. « C'est une tradition sympathique et pas forcément cynique dans la musique urbaine : je t'aime bien, je te file un coup de main », dit Pascal Nègre.

Avec la production de la bande-originale du film « Fast and Furious 7 » en 2015, Atlantic Records (Warner Music) a par ailleurs mis sur orbite la carrière du chanteur Charlie Puth, en featuring sur le morceau « See you again » avec le rappeur Wiz Khalifa, comptant, lui, déjà plusieurs millions de ventes d'albums à son actif. Sur YouTube, leur clip totalise aujourd'hui 2,66 milliards de « vues » !

Autre avantage  : le featuring peut servir de porte d'entrée sur un nouveau marché. Une collaboration avec un artiste local peut ainsi permettre à un chanteur de gagner en visibilité dans un pays où il n'est pas encore connu. En France, le featuring peut aussi être une astuce permettant de contourner les quotas radio imposant de diffuser au moins 40 % de chansons en français. Il suffit d'inviter quelqu'un chantant dans la langue de Johnny Hallyday.

Tous les modèles de rémunération sont possibles pour de telles collaborations. Cela va du cachet à l'intéressement aux droits d'auteur et à la vente de la musique enregistrée. « Le cachet syndical, c'est quelques centaines d'euros. Mais cela peut monter jusqu'à 100.000 euros pour les très gros featurings », confie Sébastien Duclos, qui précise qu'en France, on atteint rarement de tels niveaux. « Pour rentabiliser une telle dépense, il faut que le projet soit mondial et que l'artiste ait une célébrité internationale », conclut Thierry Chassagne.

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