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Bienvenue sur le blog du plus grand fan Officiel de DAFT PUNK !!!


Interview de Sébastien Tellier (Bête de sexe ?)

Publié par Anonyme sur 19 Janvier 2009, 15:29pm

Interview de Sébastien Tellier (Bête de sexe ?)
Sébastien Tellier, personnage inclassable de la musique électronique française, a récemment sorti son troisième album 'Sexuality'. Un opus quasi érotique, bercé de mélodies affriolantes et de cris suggestifs. L'artiste est actuellement en tournée et défendra les couleurs de la France lors de l'Eurovision.




En cette période de promotion de son nouvel album, Sébastien Tellier est un homme très occupé. Rencontré à Paris dans les locaux de sa maison de disques Record Makers, il fume cigarette sur cigarette, parle vite et semble cacher sa timidité derrière ses énormes lunettes noires. Mais l'artiste n'en demeure pas moins sympathique et drôle. Durant les dernières années, il a sorti 'L'Incroyable Vérité', puis 'Politics', duquel est extrait sa fameuse 'Ritournelle', qui a fait connaître ce pionnier de la french touch. Il est aujourd'hui très reconnu en France et à l'étranger. Retour sur sa carrière, la scène, ses projets, et bien sûr ce fameux 'Sexuality' qui fait tant parler...


L'érotisme a-t-il été le fil rouge de l'écriture et de la construction des morceaux de 'Sexuality' ?


Oui, tout à fait. Je pars toujours d'un concept pour les albums parce que pour moi la musique, "la note pour la note" est stérile. J'ai fait un premier album, 'L'Incroyable Vérité', qui parlait de la famille parce que c'était ce qu'il y avait de plus important pour moi à l'époque. Le monde était une succession de familles placées les unes à côté des autres. Après, j'ai compris que la politique était plus puissante alors j'ai fait 'Politics'. Et maintenant, le sexe est plus intéressant pour moi que la politique. En fait, j'essaie de parler du sujet qui régit tous les autres sujets. Ensuite, faire un album sexuel me faisait envie parce que les notes tristes sont très faciles à trouver. Les notes intelligentes, compliquées comme j'ai voulu faire pour 'Politics' également. Mais les notes sexuelles, excitantes, qui ne viennent pas perturber l'étreinte amoureuse, c'est plus difficile. On ne peut pas apprendre ça dans les livres, ni au conservatoire. C'est un truc qu'il faut trouver soi-même. L'aventure de la recherche de la note sexuelle est bien plus intéressante que les autres quêtes musicales qui sont finalement déjà toutes tracées.

Lire la critique de 'Sexuality'

Le sexe comme moteur de création ?

Le sexe est le moteur de tout ! Après, c'est une question de message. Tout ce qui est r'n'b est finalement sexuel mais le message est toujours le même : en gros, c'est un mec qui met un bâton dans la bouche d'une fille ! (rires) Ca peut être marrant et très sympa. Mais pour avoir un sexe "cool", quelque chose de jouissif, il faut être ouvert, sensible, gentil, doux et attentionné. Il faut être quelqu'un de bien, pas une brute, c'est mon message. Ce n'est pas un disque sexuel démonstratif, fait pour écraser les autres ou pour lever le plus de petits culs possibles. Je veux remettre le sexe à sa place, je conseille aux gens d'avoir une vie sexuelle cool...





Voir la galerie photos de Sébastien Tellier


La recette d'un album sexuellement cool ?

J'ai travaillé avec une petite équipe. Le producteur du disque est Guy-Manuel de Homem-Christo, des Daft Punk. Pour faire un album sexuel, il fallait procéder en duo, en couple. Si j'avais fait l'album tout seul ça aurait été masturbatoire, "moi avec moi". Il fallait qu'il y ait un échange pour qu'on ressente ce feeling sexuel. Je me suis demandé avec qui je voulais faire l'amour de façon musicale, Guy s'est imposé à moi parce qu'il est le grand génie de la musique de notre temps. Il a su redonner un souffle à la musique mondiale, une nouvelle énergie avec les Daft Punk. Il n'écoute pas la musique avec sa tête mais avec son bassin. Les Européens ne savent pas faire ça. C'est vraiment dommage. J'ai aussi travaillé avec Record Makers. C'est une vraie équipe, pas comme les majors où tout le monde vit dans un climat de peur. Pour faire de la musique, j'ai besoin d'être avec des gens sur lesquels je peux réellement compter dans la vraie vie, j'ai composé tout seul chez moi et la maison de disques est passée une fois qu'il était fini, le dernier jour. J'ai une liberté immense, je n'ai jamais été guidé, avec des conseils du type "Tu devrais faire ce type de chanson, ça a plus de chance de passer à la radio."


J'essaie de changer de style d'un album à l'autre. Je considère que, pour faire un nouveau disque, il faut attendre d'avoir changé d'état d'esprit. Je me force à changer de goûts, de style, d'appartement, de garde-robe... J'essaie de ne plus aimer les films que j'aimais avant, d'aimer ceux que je n'aimais pas. Je tente d'écouter des disques que je n'écoutais pas, et je n'écoute plus les autres. Mais on a beau essayer de changer, on reste toujours le même. Il y a donc toujours un truc que l'on retrouve à travers les disques. Je ne saurais pas le définir. C'est ma façon de faire !


Vous êtes également lié au cinéma par le biais de musiques de films ('Narco', 'Steak', 'Seul tout')...


La musique de film est une récréation. Tu restes à la maison bien tranquillement pour composer, puis il faut aller dans des studios luxueux avec des violons, etc. C'est vraiment une activité très amusante. J'aimerais en faire de plus en plus. Et puis je trouve que, quand on écrit de la pop en français, ça a un côté un peu grotesque, alors qu'un Français qui écrit de la musique de film, c'est vraiment classe. C'est stylé, c'est noble. J'aime ce label de musique de film française. Au niveau de la composition, j'essaie de ne penser à rien et compte sur la chance. Je vais n'importe où, je fais n'importe quoi puis, à un moment, je tombe sur un truc bien et voilà. C'est ça la vraie technique. Le hasard est plus fort que l'esprit humain, qui est assez faible. Il faut compter sur le destin.


Que symbolise pour vous la musique électronique ?

C'est l'avenir. Je suis lassé du son des guitares sèches, des vraies batteries, des contrebasses, tout ça m'ennuie. Je l'ai trop entendu. La pop faite avec de vrais instruments m'ennuie. En ce moment, la seule musique qui progresse, c'est le r'n'b ou le hip-hop américain. Il y a toujours un nouveau son, un nouveau rythme. Le rock ne restitue que des trucs qui ont déjà été créés. J'adore les Babyshambles. Mais leur dernier album, que j'aime beaucoup écouter, n'est qu'un recyclage des choses qui ont déjà été faites ! Il n'y a que la musique électronique qui nous propose de la nouveauté. Et c'est quand même dans l'intérêt de la musique d'inventer le futur.


Comment transcrivez-vous sur scène un album comme 'Sexuality' ?


Le batteur est une boîte à rythmes, il n'y a pas de piano mais des ordinateurs. J'essaie de rendre le spectacle mystérieux. Je ne veux plus me mettre trop en avant pour que les gens puissent fantasmer sur moi. Je crée le fantasme derrière un écran de fumée. Etre là sans être là. Très présent avec la musique mais pas personnellement. Je veux que le public soit plongé dans une émotion très forte et qu'il ne puisse pas vraiment me voir. Je ne me considère peut-être pas assez puissant sexuellement pour prendre toute la place sur la scène. J'ai besoin d'artifice et de lumières. Avant, j'avais très peur à chaque concert, je me mettais trop en danger. J'essayais de faire des concerts qui correspondaient à l'état d'esprit dans lequel j'étais le jour même. Si j'étais d'une humeur agressive ou très nerveuse, le concert était agressif ou très nerveux. Si je me sentais sweet, le show était sweet, etc. Je ne faisais donc jamais le même concert. Maintenant, j'ai décidé de créer quelque chose et de m'y tenir. Si je ne suis pas d'humeur le matin, tant pis, je fais le même concert. Tout est prévu, tout est calculé, il n'y a plus de place au hasard. C'était trop éprouvant pour moi de monter sur scène sans savoir ce que j'allais faire. Et puis j'ai remarqué que l'on donne le meilleur de soi quand on se sent bien.


Quels sont vos projets à venir ?

Pour l'instant, je retravaille avec Eric et Ramzy sur leur nouveau film, 'Seul tout'. Je continue avec Xavier Veilhan, l'artiste contemporain qui a fait un film qui s'intitule 'Furtivo' pour lequel je suis acteur et je fais la musique. J'essaie d'enchaîner les tournées et pendant les days off de faire de la musique de film, le plus possible. Il faut que je vive ma vie en dehors de mes disques puisque j'ai besoin de changer pour le prochain. Donc je vais papillonner le maximum, écouter de nouveaux trucs, me découvrir de nouvelles passions, dépenser mon blé comme un malade et essayer de me marrer ! (rires)

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