EXCLUSIF. Sur scène avec Justice

REGARDEZ. Le duo électro-rock a illuminé l'Olympia samedi dernier, avant sa tournée en France et dans le monde.

Xavier de Rosnay et Gaspard Augé aux manettes, samedi soir, à l'Olympia. © Capture d'écran/Le Point.fr

"Mes chers meilleurs amis, l'Olympia n'est pas extensible... On a envoyé la guest-list à Bruno Coquatrix, il n'avait pas vu cela depuis les adieux de Julie Pietri et la reformation de Gold. Vous l'aurez compris, je ne peux plus rien faire pour vous", s'excusait, samedi dans un post sur Facebook, Pedro Winter, le dénicheur des Daft Punk, le manager d'Ed Banger Records, usine à tubes interplanétaires. Du ciel, l'ancien patron de l'Olympia devait se réjouir de voir son antre, dont les 2 000 places ont été bookées en 28 minutes, assailli par des hordes de fans, prêts à tout pour assister à l'événement de l'année : le live de Justice. Parmi les chanceux, autant de kids new rave survoltés que de quadras, nostalgiques d'une jeunesse biberonnée à Metallica et Supertramp. Des people, aussi : Alice Taglioni, Ludivine Sagnier, Frédéric Beigbeder, qui clamait, emmitouflé dans sa doudoune à 1 000 euros : "Ces nouveaux Daft Punk sont de vraies rock-stars." Des rock-stars, ou plutôt les dieux vivants de l'électro. Deux apôtres de la "french touch", à la dégaine improbable - Xavier de Rosnay, au blouson de cuir seventy, et Gaspard Augé, aux rouflaquettes de rocker -, qui ont électrisé la planète avec un album, dont le titre était juste un signe, †, écoulé à 800 000 exemplaires.

Trip sous acide

À leur actif, ils ont beau compter une tournée mondiale de 500 dates, immortalisée, sous hystérie collective, dans A Cross the Univers, film coup de poing de Romain Gavras, les fans les attendaient au tournant. Les mauvaises langues les disaient assagis, rangés, depuis la sortie d'Audio, Video, Disco, le dernier album qui se savoure comme, confiait le duo, "un après-midi de campagne". Sur scène, c'est un trip sous acide qu'ils nous servent. Tout a été minutieusement calibré. Jusqu'à la scénographie, minimaliste d'apparence.

Pour décor, deux blocs de 18 enceintes Marshall entassées comme des cubes, un gigantesque rideau de milliers d'ampoules et l'éternelle croix-symbole qui, tour à tour, s'éclairent, se colorent, clignotent, sous les riffs explosifs de guitares rugissantes, les nappes de synthé et les rythmes lourds des batteries fracassantes. Depuis leurs platines, les deux princes des beats ressuscitent une électro abrupte et saturée, celle des débuts, habillement mêlée à celle, plus pop et plus rock, de l'album, dont les arrangements rappellent ceux de Queen ou des Eagles. Et puis, soudain, la croix s'éteint. Elle s'ouvre et découvre un clavier encerclé d'un halo blanc immaculé. Entre deux cigarettes, Gaspard prend place et emporte la salle à coup de D.A.N.C.E, tube délicieusement pop aux choeurs d'enfants entêtants.

Coup de force

Mais le coup de force tient à ces morceaux découpés, savamment morcelés, qui s'étirent et se déforment pour n'en former qu'un : "On'n'on", entrecoupé des bribes de We are your friends, l'un des premiers remix. Avec ce show, tapageur, tout en émotions et infiniment jouissif, ils auront prouvé à des milliers de fans qu'ils étaient de grands performeurs, des artistes à part entière. Que justice soit faite.

Les 23 et 24 au Zénith à Paris (complet), le 25 mai à la halle Tony-Garnier à Lyon, le 19 juillet aux arènes de Nîmes. Tournée mondiale de 80 dates.

REGARDEZ en exclusivité les images du concert et les commentaires de Justice avant d'entrer sur scène

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