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Daftworld

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Kavinsky : l'homme qui fait démarrer Drive

Publié par daftworld sur 31 Janvier 2012, 22:08pm

Catégories : #Les artistes autour des DAFT PUNK

On lui doit la chanson Nightcall, tube envoûtant de la BO de Drive. Mais le Français Kavinsky reste encore un mystère. Tentative d’élucidation à l’occasion de la sortie du film en DVD.

 

La première scène de Drive montre Ryan Gosling posant ses conditions au téléphone. Plusieurs mois auparavant, lorsqu’un coup de fil parvient de Los Angeles dans les bureaux exigus du label parisien Record Makers, le Français Kavinsky n’a aucune condition à poser tant la demande le laisse (pour une fois) sans voix. Cliff Martinez, ancien batteur des Red Hot Chili Peppers et désormais auteur de bandes originales de film, veut utiliser son morceau Nightcall dans le prochain long métrage du prodige danois Nicolas Winding Refn, dont il écrit la musique et supervise la sélection des titres additionnels.

“J’aurais été prêt à payer pour que mon morceau apparaisse dans le film. Je suis un fan inconditionnel de la trilogie Pusher et, même si ses films suivants m’ont moins intéressé, Refn reste pour moi un cinéaste génial. Apprendre qu’il adorait Nightcall, c’était déjà une sorte d’hallucination.”

C’est la seconde fois que Cliff Martinez montre un intérêt pour ce titre hypnotisant publié en 2010 sur un maxi produit par Guy-Manuel de Daft Punk et ensorcelé par la voix de Lovefoxxx, chanteuse du groupe CSS. Dans La Défense Lincoln de Brad Furman, dont Martinez était déjà le maître d’oeuvre musical, on en entendait quelques mesures furtives au détour d’une scène. Légèrement frustré de cette première apparition de sa musique à l’écran, Kavinsky espère cette fois figurer à une meilleure place, sans se douter qu’il aura droit à celle du roi. “Quand j’ai entendu les premières notes de Nightcall sur le générique du début, j’ai poussé une sorte de cri. Un type derrière moi m’a demandé de me taire : il voulait écouter la musique !”

Le carton de Drive au box-office entraîne la BO dans sa spirale et l’album, où figurent aussi les autres Français envoûtants de College ou les pensionnaires du label de disco mélancolique Italians Do It Better (Desire, Chromatics), approche aujourd’hui le disque d’or sur le seul territoire français. Nightcall s’est émancipé entre-temps du film pour devenir l’une de ces tartes à la crème illustratives pour n’importe quel reportage ayant trait à la bagnole dans les JT.

Mais hormis les membres du petit cercle de l’electro parisienne, personne ne saurait mettre un nom ni un visage sur son auteur. Derrière Kavinsky se cache en fait Vincent Belorgey, 36 ans, grand adulescent poivre et sel branché sur 10 000 volts, originaire de Seine-Saint-Denis. Son profil et son parcours tranchent avec la plupart des autres garçons souvent bien nés et généralement posés et cérébraux de la French Touch première et seconde génération. Lui ne s’assombrit qu’une seule fois en interview, lorsqu’on évoque la disparition de DJ Mehdi, son meilleur ami, dont il porte le portrait tatoué sur le biceps. “2011 fut pour moi une année agitée, extraordinaire avec Drive et ignoble avec la mort de Mehdi.”

Autant le héros du western à chevaux-vapeur qui fait aujourd’hui sa gloire est un taiseux melvillien aux gestes découpés au scalpel, autant Kavinsky semble un affable branleur bavard et désordonné. Il n’avait rien prémédité concernant la musique et reste encore éberlué par la chance qu’il a eue. Il déballe en se poilant ses états de services scolaires qui auraient logiquement dû le conduire en trombe vers une existence de vaurien : nul à l’école, exfiltré vers une filière technique qu’il quitte de lui-même, il enchaîne en intérimaire une liste infinie de petits boulots parfois cocasses, du cassage de mur à la livraison de pizzas ou la peinture sur joueurs de baby-foot ! Le reste du temps, il regarde des films de zombies en VHS et écoute du hip-hop et “de la funk, des trucs de boîtes et d’autres un peu plus respectables comme Parliament ou The Meters”. Il dit “la funk” comme les DJ Pimp de banlieue des années 80.

Coup de bol, l’un de ses plus vieux copains se nomme Quentin Dupieux, en phase de transformation en Mr. Oizo et d’accomplissement multimédia (musique, clips, pubs, cinéma) dont Vincent suit les évolutions à distance. Le même Dupieux lui refourgue des années plus tard une boîte à rythmes, un synthé rudimentaire et un ordinateur en fin de vie, équipé toutefois d’un logiciel pro de création musicale. “Je n’avais aucune formation et je n’avais pas d’expérience en musique, hormis un groupe à l’école qui ressemblait au Big Bazar de Michel Fugain ! Je n’étais pas non plus branché sur la musique électronique. La house, tout ça, je suis passé à travers. Mais pouvoir faire de la musique aussi simplement, en bidouillant sur un écran, m’a paru un passe-temps assez agréable.”

En parallèle, il végète comme acteur, se fait encore une fois enrôler par Quentin Dupieux pour son Nonfilm expérimental de 2002 aux côtés d’un autre enfumeur de la bande, Sébastien Tellier. Il joue aussi dans Aaltra des Grolandais Benoît Delépine et Gustave Kervern et participe au naufrage spectaculaire du nanard Z à budget délirant des frères Poiraud, Atomik Circus.

Il rencontre sur le tournage le Belge Bouli Lanners qui lui offre un rôle dans son propre film, Ultranova, puis il remet ça avec Dupieux pour le très fameux Steak où il incarne le chef de la bande des Chivers. Tellier et SebastiAn sont aussi au générique, ce qui commence sous l’influence de Dupieux à constituer une petite avant-garde déconnante qui butine sans complexe entre junk culture et radicalité, madeleines des génériques des séries animées Récré A2 et BO de John Carpenter, blockbusters et films de genre des tréfonds de cinémathèques bis. “J’ai arrêté les castings, j’en avais marre de devoir me vendre, j’ai préféré continuer la musique même si je ne me sentais pas vraiment doué comparé à mes collègues. J’ai posté des premiers titres sur MySpace, je passais mes journées à guetter les réactions jusqu’au jour où Pedro Winter a laissé un message en disant qu’il adorait Testarossa Autodrive. Franchement, j’ai cru que quelqu’un avait piraté son compte. Je ne pouvais pas imaginer que le manager de Daft Punk puisse trouver le moindre intérêt à ma musique.”

Winter n’est pourtant pas le seul puisque, par l’intermédiaire de Tellier, Kavinsky met un pied chez Record Makers où le taulier Marc Tessier-Ducros l’encourage à produire d’autres titres en vue d’un maxi. Le ep Teddy Boy paraît en 2006. “Il fallait un nom, je n’en avais pas. Avec des potes, lors d’une soirée arrosée, on a déliré autour de Vincent, Vinka, puis Kavinsky est né. Je ne voulais pas apparaître. Un type qui montre sa tronche sur une pochette, ça ne fait pas rêver, en tout cas pas moi.”

Le segment “robots” étant déjà occupé par Daft Punk, l’hurluberlu cosmique par Tellier, il opte pour un personnage de zombie mutant entre Starsky et Terminator, fou de grosses cylindrées, censément mort au volant en 1986. Une date qui donne son titre à son second maxi où figurent les titres anxiogènes Wayfarer et autres Dead Cruiser, traversés par des synthés profilés comme des vrilles perforeuses et toujours drivés par des rythmiques kilométriques à la Moroder.

L’influence de Daft Punk est assez nette. Pourtant, Kavinsky ne fut pas un adorateur béat d’Homework à sa sortie : “Je m’y suis mis tard, à travers les clips, notamment celui de Around the World. J’ai ensuite adoré Veridis Quo. C’est le morceau qu’on a choisi avec mon père pour l’enterrement de mon grand-père, on voulait autre chose qu’un Ave Maria à la con. Le curé a annoncé le titre, c’était surréaliste, tout le monde pleurait.”

Daft Punk est aussi synonyme d’un beau mariage lorsqu’avec SebastiAn, il est invité à faire la première partie de la tournée mondiale du duo en 2007. C’est au cours des longs voyages en commun que naîtra Nightcall, à travers l’envie d’un titre “genre slow, que Guy-Manuel et moi adorons”. Parmi les premiers morceaux entendus de son futur album, prévu pour avril et produit par SebastiAn, aucune réplique de Nightcall mais une lourde ambiance de film noir futuriste, avec pour moteur l’envie de Kavinsky que l’on écoute sa musique en voiture, la nuit, dans la mélancolie des décombres urbains. Drive 2 possède déjà sa bande-son.

 

source : http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/t/76665/date/2012-01-31/article/kavinsky-lhomme-qui-fait-demarrer-drive/

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