Voici le dernier film des Daft Punk plus connu pour être des musiciens talentueux que pour être des cinéastes. Ils s'étaient déjà essayé au cinéma en 2005 en ecrivant et en faisant la musique de
Interstella 5555 : The 5tory of the 5ecret 5tar 5system (waouh quel titre !) un long-métrage d'animation sans dialogue de Kazuhisha Takenôchi (un illustre inconnu à vrai dire) supervisé par le
grand Leiji Matsumoto qui n'est autre que le papa d'Albator et de Galaxy Express 999. Un film franchement réussi et très original.
Mais ils ont fait Electroma tout seul, ils l'ont écrit et réalisé eux-mêmes. Le film a été présenté à Cannes lors de l'édition 2006 pour la Quinzaine des Réalisateurs. Le film n'a toujours pas
été distribué (je me demande bien pourquoi) mais j'ai eu la chance de le découvrir à Cannes lors d'une projection en plein air (comme quoi même sans accrédit on peut voir des films).
Ce fut un choc certain pour moi. Un film que je qualifierais d'hypnotique. Il est clair que cet Electroma doit beaucoup (voir tout) au Gerry de Gus Van Sant. Un même cadre (le desert), une même
lenteur lancinante et une precision chirurgicale dans chacun des plans. Au delà donc du plagiat (car on pourrait les taxer de plagieurs), le film atteint par instant une grâce rarement vu sur un
écran de cinéma. Ce genre de films (comme la trilogie de Van Sant : Gerry, Elephant et Last Days) demandent un abandon total du spectateur et de son intellect au profit d'une perception
uniquement sensitive de ce qui se passe à l'écran. C'est selon moi une des formes ultimes du cinéma post-moderne. Mais ne soyons pas trop théoriques et restons dans le film des Daft Punk. Le film
raconte (quand même) une histoire. Celle de deux robots qui sont decidés à devenir humain. C'est donc bel et bien l'histoire d'une quête. La quête d'une certaine forme d'humanité. Et il se trouve
que le format du film, que son rythme epouse parfaitement cette quête dans un espèce d'embrassement du monde où il s'agit de guetter la beauté remonter toute seule à la surface et de l'apprecier
à sa juste valeur.
Enfin bon je m'égare un peu et j'aimerais au lieu de vous ennuyer vous donner envie de découvrir le film (si un jour quelqu'un décide à le sortir en salle) qui même s'il n'est pas parfait (bien
evidemment il y a des longueurs) arrive à toucher à quelque chose de rare au cinéma selon moi : la grâce. Ce moment où il y a cette petite perle salé au bord de la paupière du spectateur qui ne
tombe pas mais qui palpite au bord du gouffre dans l'indécision dans une émotion nouvelle qu'elle ne sait interpreter.
Anecdote d' un Fan
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